ALAN PAGEAU

 

 

Parcs nationaux

Prendre de la hauteur pour contempler l’horizon, franchir ses propres limites physiques pour atteindre des limites géographiques.

 

 

 

 

 

Ces images ont été influencées par les grands explorateurs du monde qui ont dominé mon imaginaire depuis l’enfance. Ceux-là même qui se sont lancés à la recherche d’une terre sacrée, d’une nature qui à su par sa richesse dépassée la beauté pour rejoindre les rangs du sublime.

L’objet de mon départ était de témoigner par la photographie d’un potentiel saisissement dû à ces écosystèmes qui nous semblent aujourd’hui venir d’un autre temps. Couvrant parfois plusieurs zones de protection parmi les plus élevées, les parcs nationaux incarnent à eux seuls une sorte de mythe d’une Terre du temps de sa genèse, vierge et majoritaire.

Plongés dans cet imaginaire, des signes prédominent parfois pendant la marche et s’élancent au travers du paysage comme des interrogations à la présence. Plus ou moins évidentes, la présence de certaines curiosités géologiques dans un espace déjà riche de diversité, nous conduit en réalité à émettre des réserves quant à leurs origines. Ces oscillations du territoire viennent gêner l’esprit sur la lecture même d’un paysage dit, naturel, tant l’emprise d’une culture urbaine de l’aménagement du territoire façonne notre rapport au paysage.

Cette confusion chez celui qui contemple ajoute à la photographie un sens nouveau, qui doute qu’en à la nature de ce qui est présenté. Elles portent alors en elles un discours équivoque mêlant chacun à un degré plus ou moins important, cette recherche du sublime à celui de l’archivage irrémédiable de l’empreinte humaine.

Fondés récemment, ces parcs protégés ne semblent pas exempts de traces humaines, ni de toutes ces civilisations qui ont participé à la formation de la structure géologique actuelle. Le paysage constitue le passage ainsi que l’activité continue du vivant depuis les débuts de notre planète et les changements qui s’effectuent sur des décennies voire des millénaires sont aujourd’hui notables et rendus visibles sur un temps bien plus court, un rythme qui ne s’est encore jamais vu.